Le groupe LDLC dans la tourmente
- Entreprise
- Tech
Le groupe LDLC est une entreprise française fondée en 1996 par Laurent de la Clergerie et spécialisée dans la vente en ligne de produits informatiques et électroniques.
L’histoire d’LDLC est marquée par son évolution d’un simple site e-commerce à un acteur majeur du secteur en France avec des boutiques en propre, offrant une large gamme de produits allant des composants informatiques aux périphériques, en passant par des solutions pour les professionnels.
L’action LDLC en chute libre
Seulement, depuis le mois de Juillet 2021 où le titre LDLC atteignait 68,90€/action, la valeur s’est effondrée pour atteindre aujourd’hui péniblement 8,96€/action.
Cela interroge les investisseurs quant à la viabilité du modèle économique du groupe LDLC. En effet, malgré les nombreux rachats de concurrents opérés par l’entreprise de E-commerce ces dernières années, elle ne parvient pas à redresser la situation :
En résumé :
En 2022, vous auriez investi 50€ dans une action LDLC, il vous resterait moins de 10€ aujourd’hui.
Une catastrophe pour les petits porteurs qui ont cru au modèle économique de l’entreprise.
Le magazine “Le Revenu“ alerte quant à la situation très compliquée de l’entreprise :
- Une baisse du CA de -23,2%
- Action en baisse de près de -60%
- Déficit annoncé de -7,3 Millions d’euros (-3,6 Millions précédemment)
Les résultats de l’entreprise interrogent d’autant plus au regard de ceux du CAC40 :
Là où LDLC perd quasiment -60%, le CAC était à -2,4%. Un tel écart n’est pas logique.
LDLC : un Chiffre d’Affaires en baisse
Malgré les rachats de ses concurrents (Materiel.net et Top Achat notamment), LDLC ne parvient pas à maintenir une croissance de son CA :
Évolution du Chiffre d’Affaires du groupe LDLC entre 2016 et 2025
Le CA de l’entreprise devrait même baisser de près de -100 millions d’euros entre 2024 et 2025. Un échec évident de la politique commerciale, sociale et économique de l’entreprise.
Des rachats successifs de concurrents
D’après les dirigeants de l’entreprise LDLC, les enseignes rachetées par leurs soins seraient “mortes” sans eux :
La réalité semble différente :
Dans exemple ci-dessus, l’entreprise Domisys (Materiel.net) affichait un CA en croissance et une rentabilité significative AVANT le rachat de l’enseigne par LDLC en 2016.
En 2017, la rentabilité de l’entreprise Nantaise s’amoindrie après la prise en main par LDLC.
Cela s’est également confirmé avec l’enseigne Rue Du Commerce reprise en 2024 par LDLC :
Le niveau d’activité de Rue Du Commerce est bien moindre que celui réalisé AVANT l’intégration de Rue Du Commerce au Groupe LDLC.
Une communication très discutable
Seulement, la direction de l’entreprise ne semble pas s’encombrer des faits. Elle semble préférer utiliser les 70 000 followers du fondateur d’LDLC sur Linkedin afin de museler ceux qui mettent en avant les mauvais chiffres de l’entreprise.
Nous l’avons nous-mêmes constaté au travers d’un simple post Linkedin de notre direction concernant la situation d’LDLC et les derniers chiffres publiés par le confrère “Le revenu“.
Les commentaires de haters ne sont pas fait attendre
Il ne s’agit là que de quelques exemples.
Si certains sont dans le déni, d’autres tentent une comparaison hasardeuse entre une entreprise cotée en bourse, bénéficiant de l’épargne des investisseurs en droit de demander des comptes ; et une TPE qui ne bénéficie d’aucun investissement extérieur.
Le fonctionnement d’une entreprise cotée et non-cotée échappe visiblement aux détracteurs qui, à défaut d’argument, préfèrent s’en prendre à l’auteur du post plutôt que de réagir sur le fond du sujet.
Laurent Schildknecht écrit par exemple :
“L’intérêt” d’un post qui présente les chiffres factuels d’une entreprise, c’est justement de pouvoir les analyser. Par contre, vouloir comparer les chiffres d’une entreprise cotée en bourse et d’une TPE qui ne l’est pas, n’a aucun sens.
Lorsqu’un individu n’a plus d’argument, il s’en prend généralement à ceux qui ne sont pas d’accord avec lui à l’instar d’Alain Durif qui écrit :
Ainsi, pour celui qui semble être un adepte de la liberté d’expression en Corée du Nord, il convient de disposer d’un seuil de Chiffre d’Affaires spécifique afin de pouvoir évoquer le sujet LDLC.
Mais quel est ce seuil de CA précisément ?
Conséquemment, les journalistes, les rédacteurs, les chroniqueurs, les dirigeants de TPE, PME, les entrepreneurs et les autres libéraux qui ne réalisent pas 500 Millions d’euros de CA, n’auraient aucune légitimité pour évoquer les difficultés d’une entreprise cotée qu’ils suivent et dans laquelle ils sont potentiellement investisseurs ?
Plus dure encore, Amélie Monchalin s’exclame : “Comment en tant qu’être humain […] il est possible de prendre le temps pour dénigrer le travail des autres ?”
Il ne s’agit pas de “dénigrer”, mais d’analyser les chiffres publiés par la société LDLC elle-même.
Lorsqu’on ne veut pas d’analyse des chiffres de son entreprise, on ne cote pas sa société en bourse !
Mikael Berton, certainement un grand fan d’LDLC, s’en prend également à l’auteur du post en le qualifiant d’abruti par ses sous-entendus :
En même temps, à lire ce que poste la direction d’LDLC et le mépris qui s’en résume, on comprend mieux cette vague de commentaires. Malgré les chiffres factuels, nous sommes certainement trop stupides pour comprendre la stratégie d’LDLC :
D’autres commentaires se résument par le suivant où l’imaginaire prend le pas sur les faits :
L’affirmation de Yoann Baguet Gallon est évidemment mensongère. Certains perdent effectivement l’occasion de se taire.
Éludons les commentaires injurieux et diffamatoires et passons au sujet suivant :
La semaine de 4 jours mise en cause
LDLC a été pionnière le 25 janvier 2021 en mettant en place la semaine de 4 jours pour l’ensemble de ses salariés. Cela s’était mis en place pour les 25 ans de l’entreprise.
Le fondateur de l’entreprise en a même tiré un livre équivoque : Osez la semaine de 4 jours !
Seulement, la réalité est plus complexe que la démagogie d’une ONG, nous l’avions expliqué au travers d’un top 5 des effets négatifs de la semaine de 4 jours.
Ne soyons pas dans le déni ! D’autres entreprises en ont déjà fait les frais :
Ce qu’il en ressort :
“La semaine de 4 jours et le télétravail à 100 % ont déstructuré notre force de travail.”
“On s’est heurtés à la réalité des choses […] les clients passent de l’encouragement à l’insatisfaction assez vite.”
“Des clients importants […] sont partis et […] une dynamique commerciale qu’on a […] perdue.”
“Ça nous a entraînés dans une spirale déficitaire qui a conduit au dépôt de bilan.”
“[Les salariés] me disaient « mais tu ne t’occupes pas de nous en fait ». Si on donne trop de liberté, les gens se sentent abandonnés.”
L’oisiveté à un coût
Ce “droit à la paresse“ prôné par certains élus de l’extrême gauche incite à travailler moins, mais tout en réclamant toujours plus.
Or, sans les recettes en face d’une augmentation tarifaire, ça coince.
Dans son livre, Laurent de la Clergerie le reconnaît parfaitement puisqu’il estime le coût de la semaine de 4 jours chez LDLC à 5% du montant de la masse salariale :
La masse salariale d’LDLC est de 27 803 335€ pour le dernier exercice, ce qui d’après le dirigeant induit un coût de 1 390 166€/an pour la semaine de 4 jours. Soit près de 200€/mois par salarié.
Les investisseurs vont-ils accepter encore longtemps que leur argent servent à financer ce dispositif qui a un impact bien réel dans les comptes de l’entreprise aujourd’hui déficitaire ?
Il semble évident que le turn over, éventuellement réduit à sa simple expression dans l’entreprise, ne peut justifier une telle charge pour l’entreprise.
Le sujet se porte également sur les concurrents d’LDLC :
Il n’est pas possible d’espérer rivaliser avec la concurrence,
si d’emblée les équipes travaillent moins que celles du voisin.
La différenciation concurrentielle s’effectue par l’offre de produits et de services, nullement par les avantages sociaux accordés aux salariés.
Certains analystes avancent même que le cours de bourse de l’action LDLC aurait dévissé depuis des années à cause de la semaine de 4 jours mise en place dans l’ETI lyonnaise :
En effet, 6 mois après la mise en place de la semaine de 4 jours, le cours de bourse d’LDLC commençait à dégringoler.
Peut-être serait-il temps d’effectuer une véritable étude d’impact afin d’éviter aux investisseurs de perdre encore davantage d’argent ?
Car cette situation n’est pas sans rappeler celle d’OVH, l’ancienne licorne tricolore introduite en bourse à 18,50€ et dont les fondateurs veulent maintenant racheter les actions au prix de… 9 euros.
Une belle remise au détriment des investisseurs qui ont fait confiance.
Nous avons naturellement sollicité le dirigeant de l’entreprise LDLC au sujet de la situation du groupe. Nous lui avons proposé de réagir aux éléments publiés, mais sans avoir obtenu de réponse à ce jour à notre proposition. Les sources sont citées ou sont intégrées directement dans l’article par des liens hypertextes.